TASER ET BARBOUZES. ESPIONNAGE PRESUMé DE L’EX-LEADER DE NPA, BESANCENOT
Personnage central de l’enquête: Gérard Dussaucy, ancien policier reconverti en détective privé. Il lui est reproché d’avoir actionné ses relations dans la police ou les services de la douane judiciaire, pour mettre la main sur des informations confidentielles, au premier rang desquelles les relevés bancaires de M. Besancenot et de sa compagne. Si l’accusation est dans le vrai, la manœuvre est claire: chercher à démontrer que le chantre de l’extrême gauche, porte-voix des nécessiteux, se vautre secrètement dans le luxe – il est même envisagé qu’il roule, en dehors de ses heures de vélo postal, au volant d’une Porsche Cayenne. En réalité, le président de la LCR utilise une Peugeot 106 fatiguée, dont l’antique carte grise stimule pourtant au plus haut point la curiosité des espions.
«Mensonges et incohérences»
Me Antoine Comte, avocat d’Olivier Besancenot et de ses proches, parties civiles, soutiendra la thèse de l’opération barbouzarde sur fond d’intérêts commerciaux. Au-delà du cas d’espèce, il cherchera sans doute à ouvrir le débat du «fichage généralisé des citoyens et de l’accès trop facile aux données soi-disant confidentielles», expose-t-il au Figaro. Me Comte a, naguère, obtenu la relaxe d’Olivier Besancenot, poursuivi en diffamation par M. Di Zazzo pour son blog.
De l’autre côté de la barre, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi assiste le dirigeant de SMP Technologies. Selon lui, son client cherchait simplement à connaître l’adresse du président de la LCR pour lui faire délivrer une sommation par un huissier. Les initiatives les plus discutables du cabinet Dussaucy lui seraient donc totalement étrangères.
La défense, qui avait contesté la mise en examen de M. Di Zazzo, met d’ailleurs en avant l’absence d’ordre de mission écrit de sa main, et argue de ce que le marchand de Taser est renvoyé sur la base de déclarations émaillées de «mensonges» et d’«incohérences». De surcroît, M. Di Zazzo n’aurait pas rémunéré le détective à la hauteur des investigations entreprises: Me Versini-Campinchi admet un versement de 583 euros à l’agence du détective, mais affirme qu’il correspond à la seule recherche de l’adresse de la famille Besancenot. D’autres chèques de 3982 et 17.214 euros correspondraient au règlement d’études – fournies à l’instruction – sans lien avec la LCR, les Postes ou les pistolets à impulsion électrique. Le procès doit durer jusqu’au 7 décembre, à raison de trois demi-journées d’audience hebdomadaires.
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